Le virus que donc je suis
{ faire justice aux virus }Et nous leur devons tant de choses que nous ne serions tout simplement pas là pour en discuter s’ils n’avaient pas existé. Nous vivons en paix avec l’immense majorité des virus. Ils ne sont responsables des maladies que dans une infime partie des cas (songez qu’une goutte d’eau de mer contient des millions de virus et nous ne mourrons pourtant pas de boire la tasse à moins d’avaler de travers). Par ailleurs notre ADN compte 8% d’ADN d’origine viral. Qu’est-ce à dire, sinon que nous sommes un petit peu des virus, ne nous en déplaise !
À l’heure où l’on ne parle plus que de se relier et de renouer avec le vivant, il est indispensable de jeter un autre regard sur ces êtres, “intermitants du vivant”, qui sont les orfèvres discrets et involontaires du monde vivant. Ils cisèlent les espèces et nous relient véritablement, littéralement, en passant des uns aux autres, et en tissant, au hasard de leurs allers et venues, un réseau de liens invisibles. C’est à eux que l’on doit le placenta, et c’est tous les mammifères qui profitent de ce merveilleux prodige tissulaire. Les virus jouent également un rôle de premier plan dans les grands équilibres planétaires. C’est par leur entremise dans les océans que près de la moitié du dioxygène que nous respirons est créé chaque jour.

Le titre est un clin d’oeil au livre de Jacques Derrida, L’animal que donc je suis
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Expositions
Biocenosis (Marseille)
4 septembre - 11 septembre 2021
Dans le cadre du Congrès Mondial de la Nature
Commissariat : Alice Audouin (Art of change 21)
Assitants : Léo Dumont-Deslaurier, Marie Truffier, Daniel Cadot